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Le français au Québec est une « barrière commerciale » pour les États-Unis selon Trump​

« En français… s’il vous plait? » Dans un récent rapport publié le 31 mars, l’administration Trump soutient que la loi 96 du Québec, qui vise à renforcer la présence du français dans la province, serait une « barrière commerciale » pour les entreprises des États-Unis.

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Pour les néophytes, il s’agit de la « Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français », une réforme de la Charte de la langue française entrée en vigueur en juin 2022 sous le gouvernement de François Legault.

La loi 96 prévoit notamment que les entreprises étrangères soient forcées d’étiqueter, dès le 1er juin prochain, leurs produits en y apposant des traductions dans la langue de Janette Bertrand.

Sur un four, par exemple, des termes comme « start », « bake » ou « broil » devront être en français. Ce genre de changement apporterait son lot de modification sur les chaines de montage, ce qui ne plait pas aux entreprises américaines.

Quel est ce rapport?

Comme chaque année, le Bureau du représentant américain au commerce des États-Unis a publié son rapport répertoriant toutes les « barrières commerciales » aux quatre coins du monde. La version de 2025 compte 397 pages et la loi 96 a son propre signet dans la section « Canada ».

« Des entreprises américaines ont exprimé des inquiétudes quant à l’impact que le projet de loi 96 pourrait avoir sur leurs marques de commerce », indique le rapport.

Selon le document, la loi 96 était déjà un irritant sous l’administration Biden. Le représentant au commerce a souligné que des responsables américains avaient soulevé la question de la traduction à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en juin 2024.

D’autres barrières commerciales ont été pointées du doigt par la Maison-Blanche, comme la gestion de l’offre, l’« agenda zéro pollution plastique » du gouvernement du Canada et l’accès au marché de l’alcool.

Réactions politiques

En pleine campagne électorale, le chef du Parti libéral du Canada (PLC), Mark Carney, a affirmé que la loi 96 et la langue française ne seront pas à la table de négociations en marge de la guerre commerciale qui sévit entre les deux pays.

« Jamais la langue française et la culture canadienne, y compris la culture québécoise, et la gestion de l’offre ne seront sur la table », a-t-il souligné ce mardi lors d’une conférence de presse à Winnipeg, au Manitoba.

Mark Carney a toutefois confirmé lundi qu’un gouvernement libéral allait intervenir en défaveur de la loi 96 si celle-ci devait se rendre en Cour suprême.

Pour sa part, le chef du Bloc Québécois (BQ), Yves-François Blanchet, a laissé entendre que la loi 96 ne serait pas en sécurité sous un gouvernement Carney.

« Ça va être spectaculaire qu’il donne la garantie de protéger une loi qu’il veut lui-même protester jusqu’en Cour suprême, a dit M Blanchet lors d’une conférence de presse en Gaspésie. Mark Carney, protéger la langue française? C’est comme si, moi, je protégeais le pétrole! »

Du côté du Parti conservateur du Canada (PCC), son chef, Pierre Poilievre, s’est tourné vers le réseau social X pour déclarer que « les États-Unis n’ont pas le droit de dicter nos lois linguistiques ou aucune de nos lois ».

« Donald Trump a répété à plusieurs reprises qu’il souhaite que Mark Carney demeure premier ministre, parce que Carney est fragile et affaiblirait notre économie. Sous Carney, le Canada resterait dépendant des Américains », écrit Poilievre.

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Source: ​Narcity – Read More

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