Les relations politiques avec nos voisins du sud s’intensifient alors que le président américain élu, Donald Trump, continue d’évoquer et martèle son ambition de fusionner le Canada aux États-Unis comme 51e État. Depuis sa réélection en novembre 2024, le politicien semble avoir le pays du nord dans sa mire et ce qui était d’abord perçue comme une mauvaise blague ressemble de plus en plus à des menaces.
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Alors que le premier ministre canadien Justin Trudeau, encore en poste jusqu’à la désignation d’un.e successeur.e, a réagi clairement aux propos insistants de Donald Trump ce 7 janvier 2025, le président américain n’en démord pas. Afin de bien comprendre le contexte politique actuel entre les deux pays et les tensions qui se présentent, voici tout ce que tu dois savoir sur cette saga aussi décalée qu’inquiétante.
Où et quand ça a commencé?
Le 25 novembre 2024, Donald Trump a partagé une publication sur son réseau Truth Social affirmant qu’il allait imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits canadiens et mexicains exportés au États-Unis, et ce, dès son arrivée en poste le 20 janvier 2025. Cette déclaration a provoqué une onde de choc sur la sphère politique canadienne et québécoise alors qu’une telle mesure risque d’avoir d’importants impacts sur l’économie du pays.
Puis, lors d’un souper diplomatique tenu en Floride pour l’Action de grâce américaine le 29 novembre dernier, Justin Trudeau et Donald Trump auraient eu des discussions sur cet enjeu. Selon des sources de Fox News, le président désigné aurait alors suggéré « à la blague » que le Canada devienne le 51e État pour éviter les répercussions d’une hausse des droits de douane.
Des ministres fédéraux libéraux qui étaient présents à la soirée ont d’ailleurs soutenu qu’il s’agissait d’une blague.
Les propos de Donald Trump depuis
Au cours des dernières semaines, Donald Trump a multiplié les références à son désir d’annexer le Canada à son pays. Le 3 décembre, il a notamment partagé un photomontage où il apparaît dominant les montagnes canadiennes, accompagné de la légende « Oh Canada! ».
Quelques jours plus tard, le politicien reconnu pour ses opinions polarisantes a fait référence à Justin Trudeau comme le « gouverneur du Grand État du Canada ».
Cette appellation est revenue maintes fois depuis, par exemple lors de la démission de Chrystia Freeland. « Le Grand État du Canada est stupéfait alors que la ministre des Finances démissionne, ou a été renvoyée de son poste par le gouverneur Justin Trudeau », avait écrit Trump.
Le 6 janvier 2025, le premier ministre du Canada a annoncé sa démission. Quelques heures plus tard, Trump écrivait : « Beaucoup de Canadiens ADORENT être le 51e État. Les États-Unis ne peuvent plus supporter les énormes déficits commerciaux et les subventions dont le Canada a besoin pour rester à flot. Justin Trudeau le savait, et il a démissionné. Si le Canada fusionnait avec les États-Unis, il n’y aurait plus de tarifs douaniers, les impôts baisseraient considérablement, et ils seraient TOTALEMENT PROTÉGÉS contre la menace des navires russes et chinois qui les entourent constamment. Ensemble, quel grand pays ce serait !!! »
Au lendemain de cette publication, Donald Trump a tenu une conférence de presse où il a entre autres réitéré son objectif de fusionner le Canada aux États-Unis. S’il n’exclut pas le recours à la force militaire pour annexer le Groenland ou le canal de Panama, il envisage plutôt d’utiliser la « force économique » pour parvenir à ses fins avec son voisin du nord.
« Il faut se débarrasser de cette frontière artificielle et ce sera beaucoup mieux pour notre sécurité nationale. On protège pratiquement le Canada. […] Nous dépensons des centaines de milliards par an pour prendre soin du Canada. On perd en déficit commercial. On n’a pas besoin de leurs voitures, on n’a pas besoin de leurs produits laitiers ou de leurs bois d’oeuvre. »
Ainsi, selon lui, en coupant les ponts économiques, le « Canada se dissoudrait ».
Les répliques des politiciens canadiens
Suite à cette conférence de presse, Justin Trudeau a répondu fermement aux propos de Trump. « Jamais, au grand jamais, le Canada fera partie des États-Unis. Les travailleurs et les communautés de nos deux pays bénéficient qu’on soit l’un pour l’autre le plus grand partenaire commercial et en matière de sécurité », a-t-il affirmé.
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a lui aussi commenté les propos du président américain : « Le Canada ne sera jamais le 51e État. Point à la ligne. Nous sommes un grand pays indépendant. […] Je me battrai pour le Canada. Lorsque je serai Premier ministre, nous reconstruirons notre armée et reprendrons le contrôle de la frontière pour sécuriser le Canada et les États-Unis. Nous reprendrons le contrôle de l’Arctique pour empêcher la Russie et la Chine d’y pénétrer. »
De son côté, le chef du NPD Jagmeet Singh a enjoint Trump d’« arrêter [ses] conneries ». « Personne ne veut se joindre à vous. Nous sommes des Canadiens fiers. Fiers de la façon dont nous prenons soin les uns des autres et dont nous défendons notre nation. Vos attaques vont nuire à l’emploi des deux côtés de la frontière. Si vous attaquez les emplois des Canadiens, les Américains en paieront le prix. »
Trump en rajoute
En soirée, ce 7 janvier 2025, Donald Trump a continué d’alimenter la controverse en partageant deux cartes où l’on voit le Canada et les États-Unis fusionnés sous le même drapeau, soit la bannière étoilée.
Pour répondre aux menaces de Trump, Justin Trudeau a convoqué une réunion d’urgence le mercredi 15 janvier avec les premiers ministres des provinces et territoires du pays afin de faire le point sur la situation.
Source: Narcity – Read More